Rue Emile Wauters

Dernière mise à jour: 5 août 2020

Source: OpenStreetMap

Voilà une rue qui a connu une vie mouvementée. Au début, il y avait une rue qui commençait à hauteur du n° 137 de la rue Léopold Ier et se terminait à hauteur des n° 18-19 de la place St-Lambert. Elle s’appelait la rue de la Cave. Un jour, on vous dira pourquoi. Si on trouve. En 1882, elle change de nom et devient la rue Fransman.

Après la construction de la ligne de chemin de fer et la création de l’avenue Houba-de Strooper, le collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville de Bruxelles, considérant que cette double rupture crée « divers tronçons provoquant des ennuis et des confusions », décide, le 15 janvier 1935, d’arrêter le rue Fransman au chemin de fer, d’appeler rue Alfred Stevens, le tronçon entre le chemin de fer et l’avenue Houba et rue Emile Wauters, le tronçon entre l’avenue Houba et la place St-Lambert.

Mais ça n’a pas été sans mal. D’abord, les habitants du tronçon face à l’étang du square Princesse Clémentine n’étaient évidemment pas d’accord. Et ils l’ont fait savoir dans une lettre du 25 février 1935 adressée au Collège : « Toutes les maisons situées à cet endroit ont leur façade dirigée vers le square Princesse Clémentine, et leurs habitants ont toujours espéré pouvoir employer ce nom pour leur adresse. » D’ailleurs, ils le faisaient déjà puisque : « Nos correspondants et amis nous considéraient logiquement comme habitant le ‘Square Clémentine’ et nous adressaient ainsi notre correspondance. »

Ensuite, une erreur s’est glissée dans le texte de la décision du Collège où il est question de « Emile Wouters » et non de « Emile Wauters ». Cela a fait des vagues dans l’administration, le chef se fendant d’une instruction manuscrite en marge de la décision : Comment est-il possible qu’une pareille erreur ait été commise ? Emile Wouters est inconnu. Le nom qui a été donné à un tronçon de la rue Fransman est celui de l’illustre peintre belge Emile WAUTERS, avec un a. Rectifier de toute urgence cette regrettable bourde. Tout qui a travaillé dans une administration, publique ou privée, imaginera sans difficulté l’ambiance dans les services concernés de la Ville car, déjà à cette époque, le moyen infaillible d’énerver prodigieusement un chef est de lui faire courir le risque de se faire taper sur les doigts.

Mais qui était Emile Wauters?

Emile Wauters est un peintre, né le 19 novembre 1846 à Bruxelles. Son père, Jules Wauters, était greffier à la Cour de Cassation à Bruxelles et son oncle n’est autre que Alphonse Wauters bien connu des férus d’histoire de Bruxelles (Voir la fiche « rue Alphonse Wauters »).

Il est l’auteur de tableaux grandioses qui lui valurent de décorer des panneaux de l’escalier des lions à l’hôtel de ville : « Marie de Bourgogne jurant de respecter les privilèges de la commune » et « Les Bruxellois en armes réclamant la Charte au duc Jean IV de Brabant ». Parmi ses œuvres historiques, on peut également citer « La Folie de Hugo van der Goes » ou encore « Sobieski et son état-major à Kahlenberg, devant Vienne assiégée » (voir : avenue Sobieski), œuvres qui font partie des collections des Musées royaux des beaux-arts de Belgique.

En 1881, suivant la mode et la demande du public pour les « panoramas », Wauters peint « Le Caire et les rives du Nil » qui connaît un succès extraordinaire à Bruxelles, Munich et La Haye. Devenu propriété de l’État belge, il est exposé installé dans le pavillon mauresque (Parc du Cinquantenaire, actuellement grande mosquée), spécialement construit pour l’abriter. Si l’on en croit La Libre Belgique du 25 septembre 2017, il a mystérieusement disparu (Christophe Lamfalussy, « La toujours mystérieuse disparition du « Panorama du Caire » »)

Il s’installe à Paris en 1890 et se spécialise dans le portrait sans pour autant délaisser la peinture historique qui l’a fait connaître. Il réalisera notamment un portrait de la princesse Clémentine que vous pouvez admirer (le tableau, la princesse étant décédée en 1955) aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique ou sur la fiche « Square Princesse Clémentine« .

Il décède le 11 décembre 1933 à Paris.

Et si ce style de peinture vous intéresse, vous pouvez aussi vous rendre au Musée Charlier, à quelques pas de la place Madou : Lors de la transformation de la maison du sculpteur Guillaume Charlier en musée, Wauters donna à ce nouveau musée ses études, esquisses, dessins et quelques portraits (dont celui d’une cantatrice bien connue à l’époque pour sa pêche, Nellie Melba).

Et voici quelques photos:

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sources :

Les noms des rues de Laeken, Ph. Genaert, 1991

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile_Wauters

Rue Alfred Stevens

La rue Alfred Stevens fait partie d’une longue voirie qui s’appelait rue de la cave et allait de la rue Léopold Ier à la rue du Heysel. En 1882, la commune de Laeken décida de la rebaptiser rue Fransman. En 1930, la Ville scinda cette rue en trois tronçons : le premier (rue Léopold Ier – chemin de Fer) conserva son nom de Fransman ; le deuxième tronçon (chemin de fer – square Prince Léopold), reçut le nom de rue Alfred Stevens ; et le dernier (Square Prince Léopold – rue du Heysel) fut baptisé rue Emile Wauters.

Les Stevens étaient trois frères artistes: Arthur, critique d’art, Joseph peintre animalier et Alfred également peintre. Alfred fut l’élève de Navez, çuilà de la rue, et de Ingres, çuilà du violon. Personnage mondain, il fit toute sa carrière à Paris. Ce qui ne l’empêcha pas d’être un peintre intimiste auquel Léopold II commanda quatre toiles sur le thème des saisons.

 

sources :

Les noms des rues de Laeken, Ph. Genaert, 1991

Rue Théophile de Baisieux

Cette rue reprend grosso modo le tracé d’un ancien chemin devenu Steenhofstraat (rue de la Ferme du Caillou ; voir aussi av. Rommelaere). Elle s’est appelée tour à tour Steenhofstraat, puis Molenstraat (rue du Moulin, en 1913), et, finalement, Théophile de Baisieux lorsque les voiries du quartier entre l’hôpital Brugmann et l’avenue Houba ont été tracées.

La première dénomination, Steenhofstraat faisait probablement référence à la Steen Pachthof (ferme du caillou) qui se trouvait aux environs de la rue Gilson. Celle-ci ayant disparu, il a sans doute été jugé préférable de lui trouver un autre attribut et de la rebaptiser Molenstraat en référence au(x) moulin(s) qui s’y trouvai(en)t.

Le ou les moulin(s) ayant eux-mêmes cédés la place aux habitations lors de l’urbanisation du quartier, la rue a été renommée en honneur de Théophile de Baisieux (1847-1920), Montois, diplômé de médecine de l’UCL, professeur à l’UCL et chirurgien réputé, auteur de nombreux travaux scientifiques.

La première maison date de 1872.

Rue Jean Laumans

Sculpteur, né à Heist-op-den-Berg en 1823, Jean Laumans obtient le Prix de Rome en 1851. Il est l’auteur de plusieurs sculptures dans des églises bruxelloises et travaille sur les chantiers de décoration des hôtels de ville de Bruxelles et de Furnes.

Il fut professeur à l’Académie de Maastricht. Il a participé, de 1877 à 1894, à la décoration du Palais des Princes Évêques à Liège quand le bâtiment fut affecté au gouvernement provincial. Il est, notamment, l’auteur de la statue de Pierre l’Ermite (1880).

Il est mort à Laeken en 1902

Avenue Eugène Hubert

Né à Louvain en 1839, Eugène Hubert est diplômé en médecine de l’UCL en 1866, UCL où son père, Louis Hubert, était professeur d’obstétrique. Il est lui-même nommé professeur ordinaire en 1874 et succède à son père en 1876.

Il améliora les forceps inventés par Jan Palfyn en 1720, auxquels on reprochait d’écraser la tête du bébé…

En 1884, il est doyen de la Faculté. Six ans plus tard, il crée un cours de déontologie.

Il décède en 1905.

source: http://www.md.ucl.ac.be/histoire/hubertE

Avenue Ernest Masoin

Ernest Masoin est né à Virton en 1844. Diplômé de l’UCL en 1867, il y enseigna la physiologie dès l’année suivante, charge qu’il assuma jusqu’en 1914. Il enseigna aussi la pathologie mentale, domaine dans lequel il se distingua et l’amena à devenir médecin aliéniste des prisons belges.

Il décède le 21 avril 1915.

Si vous souhaitez une biographie complète, c’est par ici

Avenue Laennec

René Laennec était Breton. Il est né à Quimper en 1781 et mourut à Kerlouanec en 1828. En 1806, il est nommé médecin, spécialisé en anatomie pathologique, à l’hôpital Necker. Il est aussi connu pour avoir découvert l’application de l’acoustique aux maladies de poitrine et avoir inventé le stéthoscope en février 1816.

C’est en 1955 que ce nom fut attribué à la rue entre l’avenue Kufferath et l’avenue Bayet.

sources :

Les noms des rues de Laeken, Ph. Genaert, 1991

Essai de toponymie laekenoise, D. Vankriekinge 1995

Avenue Albert Brachet

Aux origines…

Comme sa voisine de gauche (voir photo), cette avenue rectiligne va du Square Palfyn à l’avenue Rommelaere. Elle fut créée à travers champs en 1934-35 mais les premières constructions n’apparurent qu’en 1938 (n°61). Elle ne connaîtra un véritablement développement qu’après la guerre, comme tout ce quartier dédié aux célébrité médicales.

Source: Bruciel

La photo de gauche date de 1930-31. On y voit déjà le stade du Centenaire (actuellement Roi Baudouin), construit en 1930. Le bouquet d’arbres un peu en-dessous à gauche du stade est devenu le Square Palfyn

Mais qui était le Professeur Brachet ?

Albert Brachet est un biologiste et morphologiste né à Liège le 1er janvier 1869. Issu d’une famille de tanneurs et de fabricants de courroie, il fit ses études à l’Université de Liège et y fut diplômé en médecine en 1894. Anatomiste et embryologiste de renom grâce à ses recherches, il enseigna d’abord à l’Ulg, puis, à partir de 1904, à l’ULB. Il fut directeur de l’Institut d’Anatomie Raoul Warocqué de l’ULB, université dont il fut aussi le recteur. Chercheur infatigable et conférencier remarquable, il a acquis une réputation internationale. Parmi ses œuvres majeures, citons L’œuf et les facteurs de l’ontogenèse, paru aux éd. Gustave Doin, en 1917.

Il décède à Bruxelles, le 27 décembre 1930.

Si le sujet vous passionne, n’hésitez à pas consulter la Biographie Nationale publiée par l’Académie Royale de Belgique.